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Mon parcours

Mon parcours poétique

- 17janvier 2008 création atelier
de slam au LRA à Bayonne
- création de Slambay
- juin 2008 création atelier de
slam à AIDES à Bayonne
- slams de poésie avec Pilote
le Hot à Biarritz en décembre 2008,
mars 2009 et 1er prix en octobre 2009
- mercredi 11 mars 2009
journée de la femme à
bayonne-maison des
associations.
- samedi 13 juin 2009
présentation à la MVC
polo beyris à bayonne
- vendredi 3 et
samedi 4 juillet 2009
nuit du théâtre spectacle
MVC Polo Beyris
- mercredi 15 juillet 2009
scène ouverte au
Café Salud à bayonne
- mercredi 25 novembre 2009
scène ouverte au
Café Salud à bayonne et
article dans le journal "La
semaine du Pays basque"
- samedi 27 mars 2010
atelier poésie à la
médiathèque de bayonne
- samedi 10 juillet 2010
parution de mon livre sur
Unibook.com et refus des
éditions L'Harmattan
- vendredi 17 septembre 2010
dédicace au Caveau des
Augustins à Bayonne
et article dans le journal "la
semaine du Pays basque"
- mercredi 1er décembre 2010
soirée Sidaction au Caveau
des Augustins à Bayonne
- parution du flip sur le blog
contenant tous les poèmes
proposés pour le Sidaction
-réalisation du dvd du film
de la soirée et copies pour les
personnes intéressées
- samedi 29 janvier 2011
gagnant du prix du mérite
poétique de la revue Train de
Nuit
- samedi 12 mars 2011
remise du prix du Mérite Poétique

Salle Montaut
à Bayonne par l'Institut
Académique de Littérature
Francophone
-ainsi se termine mon parcours

poétique officiel.

Catégories

15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 20:51

 MISERE

 

 Misère, misère,

Que racontez-vous là?

Je vis dans l'opulence

Et vous ne le voyez pas

 

Toute cette culture à notre portée

Tous ces voyages que l'on ne peut pas se payer

Je suis comme une palourde

Je rêve de m'envoler

Mais je suis bien trop lourde

Des pâtes et du riz j'ai trop mangé

Faute de me nourrir décemment

Je ne peux plus décoller

Sur un mur de mon appartement

Des photos sont collées

Des souvenirs de gratte-ciel

Photos jaunies d'un passé

Qui m'a l'air virtuel

Me reste comme horizon

Ma cage d'escalier

Des gens montent

Un autre hausse le ton

Fermer la fenêtre pour un peu d'intimité

 

Misère, misère,

Mais que dites-vous là?

Je vis dans l'opulence

Mais cela ne se voit pas

 

Lorsque j'ai la tête pleine d'eau

Je vais faire quelques macros

Toujours le nez en l'air

L'air de ne pas avoir l'air

Je ne regarde plus le sol

Pour trouver un franc

Il n'y a plus un sol

Les gens n'ont plus d'argent

Le dimanche soir avant vingt heures

Je fais les poubelles du malheur

Je ne compte plus le nombre de fer à repasser

Qu'autour de moi j'ai distribué

Et combien d'autres objets

Que ceux qui déménagent ont laissés

Hier encore une casserole

Une statue un peu cassée

Dans cette société où tout est jetable

On jette même les personnes

Je trouve cela regrettable

 

Misère, misère,

Que pensez-vous de cela?

Je vis dans l'opulence

Et pourtant je n'y crois pas

 

Comme il faut bien sortir

Pour ne pas déprimer

Je m'invente un but de promenade

Et sors me ballader

J'imagine des bateaux

Descendant la rivière

Assise sur une pile de pont

Je regarde la mer

Mon esprit vagabonde sur la rade

Je me laisse la nuit

Pour ruminer mes soucis

Pour penser à ceux qui se nourrissent sur une décharge

Pour supprimer la misère dont la vie les charge

Je me souviens de ces jours de chance

Des jours où je travaillais

Sur la place de la mairie

J'écoute l'eau de la fontaine

Jouer ses accords mélodieux

Les gens qui passent ne me regarde même pas

Je n'existe pas à leurs yeux

Alors le visage face au soleil

Je fais abstraction des bruits qui m'entourent

Et je vois l'arc-en-ciel

Sous un nouveau jour

J'ai du mal à retourner à mon appartement

Cela fait mal de vivre dans sa vie d'avant

Il me faut faire le tri

J'ai beau en enlever

Y'en a toujours plus

Et rien à recycler

 

Misère, misère,

Que me dites-vous là?

Je vis dans l'opulence

Et je ne vous crois pas

 

Sur un mur un tableau

Que l'on m'avait donné

Des fleurs dans un broc

Joliment agencées

C'était pour me payer

Les heures que l'on ne pouvait me rétribuer

Peut-être qu'un jour il vaudra des millions

Je ne serais plus là pour encaisser le pognon

Un fauteuil, une chaise

Joliment restaurés

Souvenirs de ma thèse

En brocante effectuée

Un tapis tout râpé trône

Au centre de la salle

Je me sens un peu sale

Ma bergère est mon trône

Rien qu'à moi devant la télé

Au moins j'ai un toit

Même s'il n'est pas parfait

Combien doivent se contenter

D'une place sous un carton

Quitte à choquer l'opinion

Pour se réchauffer

 

Misère, misère,

Qu'est-ce que je raconte là?

Je vis dans l'opulence

Mais personne ne me croit

 

Les nuages s'amoncellent

Il fait froid je vais rentrer

Exprimer mes sentiments rebels

Sur une feuille de papier

Au moins j'ai une table

Sur laquelle je peux les aligner

Quelques personnes discutent

Et rient encore autour de moi

La solitude au milieu de la foule

Je ne veux pas que ce soit pour moi

Ce soir je phonerai à ma famille

Pour encore quémander

Un peu d'argent, quelques broutilles

Un peu d'amour à partager

Voilà il pleut, c'est foutu,

Je n'aime pas la pluie dans les rues

C'est râpé, je m'oblige à rentrer

Dans mon univers où la nature

Tient une grande part

Les torrents d'eau ne font pas

Partie de mon avatar

 

Misère, misère,

Pourquoi je pense à cela?

Je vis dans l'opulence

Je ne vous dis que cela

 

Les boites aux lettres sont remplies

De prospectus pour nous faire acheter

Des choses inutiles

Dont l'on devra se débarrasser

Je jette tout directement à la poubelle

Je ne veux pas m'encombrer

Mon esprit est encore dans les lumières

De ce beau jour d'automne

Pour une fois je n'ai pas confondu

Les feuilles dorées tombées à terre

Avec les crottes du chien du cimetière

Et voilà je suis trempée

Mais je n'ai pas pu résister

Afin de pouvoir conserver

Quelques bribes de cette fin d'été

Ce soir un ami va passer

Je ne sais pas à quelle heure

Il n'y a rien sur le répondeur

On va refaire le monde avec un petit café

Me manquera la terrasse pour le déguster

On parlera

On riera

Et puis chacun ira se coucher

Et puis chacun dans ses rêves

Verra le pays des riches

Qui ont accès à tout

Qui n'ont pas besoin d'un pied de biche

Pour sortir leurs sous

Qui se promènent les fesses à l'air

Des oreilles de lapin sur la tête

Car c'est bien connu l'argent ça rend fou

Je mets un dvd dans le lecteur

Pour projeter sur un écran

Les images d'un monde de peur

Où je sais que je ne suis pas dedans

Il m'arrive de confondre la réalité et la fiction

La réalité fait bien plus peur

Que les scénarios d'action

 

Misère, misère,

Ce que je vous dis là

C'est que je vis dans l'opulence

Mais ne me croyez pas

 

Un avocat et une tomate

Et puis aussi une patate

Sera mon repas de ce jour

Après avoir fait de mon horizon un grand tour

Oui, je vous l'ai dit

Je vis dans l'opulence

Je n'ai plus de crédits

A rembourser je pense

Et même si demain je n'ai rien à manger

Je peux encore compter sur les amitiés

J'ai appris à vivre au jour le jour

J'ai appris à compter

J'ai appris chaque jour

A mettre de côté

De mes années fastes me sont restés

Une vieille télévision et un grand canapé

Je n'ai pas les moyens d'aller au restaurant

D'aller au cocktail d'une grande exposition

Il me faut me contenter

De petits spectacles de quartier

Mais je ne me plains pas

J'ai un toit sur la tête

Et j'ai chaud dans mes draps

Mon armoire est remplie

De fringues achetées aux puces

Mon esprit est rempli

De milliers de petites astuces

Et puis je sais bricoler

Je suis avantagée

Et si quelquefois mon âme

Se perd en conjectures

Je n'en fais pas un drame

Ce n'est pas ma nature

A toutes les époques de notre ère

Il y a eu les pauvres et les nantis

Et qui va arranger mes affaires?

Ce n'est sûrement pas Sarkoki

Je regarde un peu autour de moi

La ville est belle mais je n'en suis pas le roi

 

Misère, misère,

Que racontez-vous là?

Je vis dans l'opulence

Et vous ne le voyez pas

 

Qu'il est bon en ces jours

D'être simple d'esprit

Au moins on a vite fait le tour

De tout ce qui vous détruit

Ces derniers temps

J'ai zappé les informations

J'ai fait l'impasse sur les changements

Et sur les inondations

Les tremblements de terre

Et les stars d'un Hollywood décadent

J'ai regardé la vie d'une autre façon

Un petit retour en arrière

Et puis on ferme les yeux

On ferme ses portes et son cœur

On fait ce que l'on peut

On laisse la notion d'entraide

A ceux qui en parlent le mieux

Mais qui ne la pratique guère

 

Misère, misère,

Quel est donc ce mot là?

Un mot comme la guerre

Un mot que l'on n'aime pas

Je vous l'ai dit

Je vis dans l'opulence

Mais l'opulence qui nuit

L'opulence de mes pensées

L'opulence de mes idées.

 

I'm like a bird, I want to fly away, I don't know where I'm going, I don't care what I'm doing, I just know who I am and that's enough for me...

 

 

 

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