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Mon parcours

Mon parcours poétique

- 17janvier 2008 création atelier
de slam au LRA à Bayonne
- création de Slambay
- juin 2008 création atelier de
slam à AIDES à Bayonne
- slams de poésie avec Pilote
le Hot à Biarritz en décembre 2008,
mars 2009 et 1er prix en octobre 2009
- mercredi 11 mars 2009
journée de la femme à
bayonne-maison des
associations.
- samedi 13 juin 2009
présentation à la MVC
polo beyris à bayonne
- vendredi 3 et
samedi 4 juillet 2009
nuit du théâtre spectacle
MVC Polo Beyris
- mercredi 15 juillet 2009
scène ouverte au
Café Salud à bayonne
- mercredi 25 novembre 2009
scène ouverte au
Café Salud à bayonne et
article dans le journal "La
semaine du Pays basque"
- samedi 27 mars 2010
atelier poésie à la
médiathèque de bayonne
- samedi 10 juillet 2010
parution de mon livre sur
Unibook.com et refus des
éditions L'Harmattan
- vendredi 17 septembre 2010
dédicace au Caveau des
Augustins à Bayonne
et article dans le journal "la
semaine du Pays basque"
- mercredi 1er décembre 2010
soirée Sidaction au Caveau
des Augustins à Bayonne
- parution du flip sur le blog
contenant tous les poèmes
proposés pour le Sidaction
-réalisation du dvd du film
de la soirée et copies pour les
personnes intéressées
- samedi 29 janvier 2011
gagnant du prix du mérite
poétique de la revue Train de
Nuit
- samedi 12 mars 2011
remise du prix du Mérite Poétique

Salle Montaut
à Bayonne par l'Institut
Académique de Littérature
Francophone
-ainsi se termine mon parcours

poétique officiel.

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15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 20:49

Chapitre 2

 

J'ai mal partout. Mes jambes sont ankylosées et le soleil est si haut dans le ciel que mes yeux découvrent avec peine ce qui m'entoure. De grands arbres agitent leur feuillage au-dessus de moi. Je sens le parfum des fleurs. Il y a sûrement un jardin à proximité. Il doit faire 30 à 35°. j'ai soif, terriblement et désespérément soif ! Un souffle chaud et humide sur ma nuque. Je n'arrive pas à me retourner. J'essaye de deviner ce que c'est. Un hennissement. Mon Dieu, j'ai peur des chevaux. Pourvu qu'il décide seul de s'en aller. Dominer mon angoisse, attendre patiemment qu'il ait fini de me renifler, de m'étudier. Il doit sentir que je suis effrayée. J'essaye de respirer normalement, de me calmer, je fais la morte. Un sifflement, le cheval s'en va. Je descends avec peine de la voiture. J'ai des vertiges. Je m'appuie contre la portière. Pas de panique, tout va bien. Il y a une grande bâtisse blanche au milieu d'un grand parc. Elle me semble froide et vide. Ça sent le jasmin. Mes sens me trompent, je ne vois que des cactus bleus qui entourent la grande allée qui mène à la maison. Une oasis bleue dans un désert rouge. Une femme aux cheveux argentés sort sur la terrasse et descend vers moi. Elle ressemble à ces gouvernantes que l'on voit dans les films sur les années 40. Son regard et son sourire sont une invitation à entrer par une petite porte sur le côté. Elle prend mon sac à dos de ses petites mains potelées et ridées. Je la suis, cette fois ce n'est pas à moi que l'on pose des questions. D'ailleurs on n'en pose pas. Ce sont plutôt des indications fermes et précises données par un homme que je ne connais pas, et comme je ne comprends toujours pas un mot d'anglais ! Je pense en français, je suis sûrement française, enfin je crois. Parlais-je plusieurs langues différentes autrefois ? Bouddha, fais-moi revenir dans une vie antérieure, que je sache ce que je suis venue faire dans celle-là. J'ai du rater un épisode de la série. L'homme doit s'occuper des chevaux si j'en juge par l'odeur et les bottes qu'il porte. Il se présente comme étant Mister Pecco régisseur et chauffeur à l'occasion. Puis voyant mon incrédulité, il pousse un soupir et s'en va en secouant les épaules en signe d'incompréhension. La dame que j'avais prise pour la gouvernante est en fait la cuisinière. Elle se nomme Miss Crowley. Elle m'apporte un thé glacé avec lequel je manque de m'étrangler. Sa saveur est délicate, encore l'odeur du jasmin. J'en redemande. Depuis combien de temps ne me suis-je pas désaltérée ? Je me détends un peu. Une jeune femme entre dans la cuisine entièrement vitrée, qui donne sur un salon dont les meubles anciens sentent bon la cire lustrée. Elle a environ 28 ans. Elle est grande et belle. Elle a les cheveux ondulés des maghrébines, mais son visage est triste. Visiblement son emploi ne lui plaît pas. Cependant elle a l'air de faire son service avec légèreté, mais obligation. Elle me regarde avec insistance et elle se met à rire. La cuisinière lui lance un regard étonné, puis se met à rire également. Elles me montrent du doigt, puis prennent un petit tissu qu'elles chiffonnent entre leurs mains. C'est à ça que je comprends le nom qu'elles m'ont trouvé. Petit chiffon ! Il est vrai que je ressemble à un petit chiffon avec ma petite taille, mes cheveux en bataille, et la poussière rouge qui recouvre mes vêtements. La jeune femme s'appelle Zali. Elle sort de mon sac mon balladeur et met le casque sur ses oreilles. Visiblement, elle aime la musique ; elle chante. Sa voix s'élève dans la cuisine, limpide et claire. Un régal ! J'ose à peine murmurer le refrain avec elle. Une voiture noire a actionné l'entrée du parc. Zali me fait signe de la suivre. Nous montons rapidement au premier étage et elle me plante là dans une belle chambre spacieuse de couleur jaune. Je vais directement à la salle de bains avec les serviettes qu'elle me lance allègrement avant de s'envoler. Une douche, non un bain complet. Le pied total !!! je sors ce que j'ai dans mon sac ; un jean et un débardeur bien propre. Toute ma fortune s'arrête là. « Diner at 8 pm ». Un peu de maquillage pour ne pas avoir l'air d'avoir passé la nuit dans un vide-poche. Un coup d'œil dans la glace. Pas reluisant, on fera avec ! Les baskets dans le sac, une paire de sandales feront l'affaire. Je descends les escaliers prête à savoir si l'on peut m'embaucher, ou si je peux rester quelques jours à aider pour me reposer. Au pied des marches une femme de 55 ans m'attend de pied ferme. Son visage est fermé. Ses yeux me font penser à Roswell. Elle m'inspecte de haut en bas, puis fait la moue. Elle est habillée toute en noir et son regard est glacial. Pas une étincelle de douceur sur la partie visible de l'iceberg. Un homme très élégant, chemise blanche, pantalon gris de très belle facture, est à quelques mètres d'elle. Il pose sur elle un regard affirmatif et ordonnateur auquel elle ne prête pas énormément d'attention. Elle me salue sèchement en tournant les talons : « madame ! ». C'est la gouvernante Miss Brinckle. Partout où elle passe, elle ferme les portes à clef. L'homme adresse un sourire complice à la cuisine et le personnel a du mal à cacher son amusement. Zali apporte deux verres de vodka sur un plateau avec un petit salut et me donne du « madame » sur un ton si condescendant que le sourire me vient aussitôt. De 'petit chiffon' me voici passée à 'madâââme'. Quelle promotion !. Je prends le verre et avale d'un seul trait un peu gênée. Ses yeux sont malicieux et j'y décèle une petite étincelle de curiosité. Visiblement, il ne sait pas qui je suis, et personne ne l'a averti de ma présence. Il s'assoit dans un fauteuil confortable, pose son verre et sort un paquet de cigarettes. Il m'en propose une et j'accepte. Tiens, je fume ? Il pousse vers moi un cendrier et me dit « Russell, invité permanent, et vous ? ». Sa décontraction me réconforte, le climat est installé, apaisant. Je plisse les yeux et lui sourit : « petit chiffon ». Alors nous parvient de la cuisine le rire tonitruant du palefrenier à qui l'on a assurément raconté ma rencontre avec la gouvernante ainsi que mon allure à mon arrivée. L'homme se dirige vers nous et demande : « Monsieur Russell désire-t-il faire du cheval aujourd'hui ? ». à ma grande surprise, j'entends Miss Crowley répondre en s'esclaffant : « Monsieur Russell préfère sûrement sauter nu dans la piscine afin de nous faire encore admirer ses attributs ». Tout le monde éclate d'un rire à la fois tendre et moqueur et je l'entends répondre : « rien que pour votre plaisir, Miss Crowley, rien que pour votre plaisir ». Les yeux malicieux pétillent, et sa tête se penche légèrement en demande d'approbation. Zali pouffe, Miss Crowley envoie un baiser et le palefrenier s'en retourne sans sa réponse. Je reste éberluée devant tant de complicité. Décidément, il va falloir que j'apprenne l'anglais. Monsieur Russell me dévisage et je n'aime pas cela. Il ressemble à un serpent en train d'enrouler ses anneaux autour de moi. Sa main glisse sur la mienne, puis se pose sur mon visage et après quelques instants le calme m'envahit. Il a de belles mains, douces, manucurées ; c'est visiblement un homme qui prend soin de son image. Il ne regarde que mes yeux au plus profond de mon âme et se relovant dans son fauteuil, il répond à la question que je me pose depuis que j'ai vu la gouvernante : « invitée ! ». Je sais à présent que je peux rester, que je n'aurais peut-être pas de travail et pourtant quelque chose m'inquiète. Il n'est visiblement pas le propriétaire de la maison et cependant personne n'a contredit sa décision. Elle semble être sans appel. Il est impératif que je comprenne l'anglais ou bien j'aurai vraiment l'air stupide, et le mot est faible. Pourtant en mon for intérieur...

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